« On est tous désolé, mon p’tit patriote. Alors vous allez nous faire 16 500 pompes, 8 000 fentes, 20 secondes de repos, un jus de fruits et, à nouveau, 16 500 pompes…. »
Nous ne connaîtrons sans doute jamais la suite et fin de cette épreuve, puisque Perceval sera interrompu avant de finir son énoncé.
On peut néanmoins supposer qu’à minima, une seconde série de 8000 fentes suit les 16 500 pompes. Ce qui nous donne, in fine : 2x (16 500 pompes + 8000 fentes).
Etant inconditionnel de Kaamelott, en plus d’être coach sportif, mon esprit s’est immédiatement mis en branle, la première fois que j’ai entendu cet entrainement digne d’un Marine dans la bouche de la vrai patte du pays de Galles.
Blague à part, cette épreuve est-elle seulement réalisable ?
Et qu'elle en serait les bénéfices ? C’est ce que nous allons voir en la décortiquant
1) Les Exercices :
a) LES POMPES
Ce qui saute aux yeux d’entrée de jeu, c’est que ces deux exercices s’équilibrent entre eux.
D’un côté, nous avons les pompes, qui, bien qu’elles sollicitent tout le corps lorsqu’elles sont correctement réalisées,
se concentrent surtout sur le membre supérieur, notamment :
- Les pectoraux: les muscles de la poitrines
- Les Triceps : les muscles de l'arrière des bras
- Les deltoïdes antérieurs : l'avant des épaules
Enuméré l’ensemble des muscles sollicités serait fastidieux (ou fastueux, je sais plus).
b) LES FENTES
En second lieu, nous avons les fentes
A la différence des pompes, dont la forme d’exécution fait consensus dans l’imaginaire collectif,
il existe plusieurs formes de cette exercice (avant, arrière, en déplacement, alterné, statique et j’en passe…)
Nous allons donc supposer que Perceval évoque les fentes arrières alternées, pour 3 raisons :
1) Peu d’espace nécessaire pour leur réalisation, un avantage certain, dans un souterrain.
2) L’alternance des deux cotés, apporte une rythmique qui permet d’être relativement économique, d’un point de vue énergétique, ce qui à son importance, lorsque vous devez en faire 8 000.
3) Cette forme de fente sollicite particulièrement les fessiers. En dehors de considération esthétique évidente, les fessiers font partie des muscles les plus importants pour la santé et la performance physique.
-
2) La réalisation :
a) Les pompes :
Ce qu’il faut savoir, c’est que le record du monde du nombre de pompe le plus élevé sans s’arrêter culmine à 10 507.
Soyons clair dès le début.
Si un « simple mortel » veut se lancer dans cette épreuve, vous en avez pour un mois, au minimum.
Car Perceval a été très claire, vous devez vous enfiler les 16 500 pompes AVANT de pouvoir passer aux fentes.
Impossible de tout mélanger pour optimiser le temps (faire 100 pompes, 50 fentes en alternance, par exemple).
Pour ce faire, je vous propose une organisation en « EMOM ».
EMOM signifie « Every minute on the minute ». Le principe est d’avoir une quantité de travail, définit à l’avance, que vous devez fournir à chaque minute. Exemple : 10 pompes en EMOM sur 10 minutes donnerait 10 pompes à la minute 1, 10 pompes au début de la minute 2 etc.
Ce qui va déterminer le nombre de pompes dans votre EMOM, c’est le nombre total de pompe que vous êtes capable de faire.
Etant donné leur nombre colossal, il faut voir large.
Je vous conseille de prendre 1/5 du nombre total de pompes que vous êtes capable de vous enfiler à la suite.
Concrètement, si vous parvenez à faire 50 pompes d’affilé, vous exécuterez 10 pompes chaque minute.
Dans ce cas de figure là, vous vous retrouvez à devoir faire 1650 minutes de pompe, pour pouvoir arriver au bout de la première série, soit, 27h et 30 minutes. Voici un tableau récapitulatif :
Nombre de pompes à la minutes
Temps total nécessaire (en heures)
10
27h30
11
25 heures
12
22h55
13
21h14
14
19h39
15
18h20
20
13h45
b) Les Fentes :
Les fentes sont beaucoup plus faciles d’exécution car sollicitant en grande partie le membre inférieur, beaucoup plus endurant que le haut du corps.
Toujours sur le même format d’EMOM, on peut tabler sur 10 à 30 répétitions par minutes.
Ce qui nous donne :
Nombre de fentes/minutes
Temps d’exécution total
10
13h20
15
8h53
20
6h40
30
4h26
c) Planification :
En choisissant l’option « 10 » en EMOM pour les deux mouvements, vous en avez pour une quarantaine d’heure.
Soit 10h par semaine/ sur un mois ou 5h par semaine pendant 2 mois.
Pour une personne « Lambda », consacré 5h par semaine à de l’activité physique représente déjà un volume plus qu’honorable.
Soit dit en passant, cela représente le volume d’activité physique conseillé par l’OMS (l’organisation mondiale de la santé).
En termes de répartition dans la semaine, plusieurs choix s’offrent à vous : On gardera simplement:
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
X
X
X
X
X
Repos
Repos
X
X
REPOS
Repos
X
X
X
X
X
Repos
X
X
X
Repos
L’idée est simple : vous avez deux jours de repos à placer dans la semaine. Ceux-ci doivent être posés de façon à s’intégrer le mieux possible à votre rythme de vie.
Pour une personne pouvant s’entrainer sur son lieu de travail, durant sur sa pause méridienne, il est évident que la première façon de faire est avantageuse.
2 Mois pour terminer un tour. 4 Mois pour finir la « punition » de Perceval.
C) Bénéfice attendue :
C’est bien joli, tout ça, mais mis à part la gloire de l’avoir fait, est-ce qu’il y a un bénéfice « physique » à s’infliger ce genre d’épreuve ?
De façon péremptoire, par rapport à l’axe, la réponse est OUI.
Masse musculaire ? Si vous partez de « zero » activité physique, il est évident que vous allez prendre un peu de volume, notamment au niveau des fessiers, des pectoraux et de l’arrière des bras.
Pour une personne déjà entrainé physiquement, aucun gain de masse musculaire est à attendre.
Cela peut sembler contre-intuitif, étant donné le volume de travail fourni sur du renforcement musculaire.
La raison est simple:
MINUTES SCIENCE:
Toute activité physique se trouve placé sur un continuum volume/intensité.
Avant de répondre « c’est pas faux », laisser-moi étayé mon propos.
A l’extrémité de ce spectre, vous avez les activités « brèves et intense, où vous devez fournir une très grosse dépense physique pendant un très court laps de temps.
Un 100m dure moins de 10 secondes, pour les meilleures, mais l’énergie fournie sur ses 10 secondes est gigantesque.
A l’autre extrémité, vous avez les activité « longue mais peu intense », où l’effort fourni est très modéré, mais celui-ci dure, en revanche, plus longtemps.
Un marathon dure plusieurs heures, mais la vitesse de course est bien inférieure que sur un 100m.
« L’épreuve de Perceval », vous l’aurez compris, se trouve plutôt placé à l’extrémité du spectre « long mais peu intense »
Et il se trouve que pour réaliser ce genre d’épreuve, mieux vaut être léger.
Être léger permet d’être économique, d’un point de vue énergétique.
Le recordman du monde du plus grand nombre de pompes exécuté d’affilé n’affichait pas, à l’époque, un physique de bodybuilder, mais, au contraire, celui d’une personne très longiligne.
Donc, ne vous attendez pas à ressembler à Grudù à la fin de ce marathon.
En revanche, il est très probable que vous gagniez une endurance musculaire exceptionnelle sur ces deux mouvements.
Plus intéressant encore, une perte de poids serait quasiment garantie.
L’explication est, là aussi, assez simple. Le volume de travail étant très élevé, la dépense énergétique le serait tout autant.
Ce qui signifie qu’avec une alimentation raisonnable et équilibré, il serait très facile de généré un déficit calorique (vous manger moins de calorie que vous n’en utilisez) condition quasi-obligatoire pour perdre du poids.
« Quasi » car la qualité de la calorie en question est tout aussi importante que leur quantité. Pas de perte de poids si les calories apportées le sont uniquement sous forme de Big Mac.
Mais je m’égare.
4) LE JUS DE FRUIT?
Et le jus de fruit, dans tout ça ?
Dans la mesure où celui-ci fait partie de l’épreuve, difficile de s’en passer, ne serait-ce que d’un point de vue symbolique.
Vous devrez donc, au terme du premier tour, boire un jus de fruit de votre choix.
Faites attention cependant, à ce que la boisson de votre choix indique explicitement « jus de »
Il peut être indiqué « nectar de fruit », qui est différent du jus de fruit, dans la mesure où le jus s’obtient directement par pression mécanique sur le fruit.
Un nectar de fruit, dans le sens industrielle du terme, est élaboré avec un mélange d’eau, de jus et de purée de fruit.
Ca serait balo, de tout devoir recommencer par ce que vous vous êtes trompé de boisson…
